revue_lux_sound_80_21Dimanche, chez mes parents, nous avons regardé le montage qu'ils ont fait de vieux  films Super Huit filmés après la naissance de ma soeur et la mienne. C'était très étrange de les voir aussi jeunes, si différents. De voir également la famille, mon grand-père paternel mort peu avant ma naissance, d'autres personnes parties depuis... J'ai eu une drôle d'impression en voyant les Noël de ma soeur, avant que j'arrive. Ma famille et pourtant, je n'étais pas encore là. On ne m'attendait pas encore, on ne m'envisageait pas. Je regarde cette petite blondinette au regard espiègle et je me demande le choc qu'elle a du vivre à ma naissance. Quand on est le cadet, on ne s'imagine pas qu'il y a eu une vie familiale avant nous. On le sait, mais on ne l'intègre pas vraiment. Personnellement, j'ai l'impression de l'avoir vraiment réalisé dimanche. Je comprends mieux la jalousie qu'il y avait entr ema soeur et moi. Elle m'a souvent dit qu'elle avait l'impression que j'étais plus aimée. Et je ne comprenais pas. De la voir, en ce Noël 1974, sauter sur le lit avec ma mère encore toute jeune (elle devait avoir 22 ans tout au plus), j'ai réalisé ce que l'arrivée de cette petite soeur avait du lui enlever : des moments privilégiés avec sa mère, dont elle était l'unique enfant, l'unique amour. Sur les dernières images, on voit le ventre rond de ma mère, moi tout bébé. Et mes parents de me dire : « Le prochain montage, c'est le tien ! » Drôle d'impression...

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