Hier soir, je me suis prise en flagrant de délit de "Relations publiques" avec ma nouvelle boulangère. A coup de petits sourires et clins d'œil complices, j'étais en train de me la mettre dans la poche, comme ça l'air de rien. Du coup, me choper en flag, ça m'a fait cogiter. Pourquoi, au-delà du fait que comme beaucoup de personnes, j'aime bien qu'on m'apprécie et je le recherche parfois, essayais-je de me mettre bien avec ma nouvelle boulangère ?

En poussant un peu plus loin, je me suis rendue compte que j'étais comme ça avec la plupart des commerçants de mon quartier. Tiens par exemple, le gentil vendeur type rugbyman (je n'y peux rien, moi, si j'aime les grands mecs un peu baraques) de chez Nicolas,dans ma rue, il est charmant. Il a toujours un petit mot sympa pour moi : « Ah quel charmant sourire, ça fait plaisir à voir! ». Rien à voir avec son collègue. Lui, il est un peu retors. Et le serveur homo de la pizzeria en face de chez moi, qui me taille une bavette à chaque fois. J'ai appris la première fois qu'il venait de ma région. Quand il a su que je connaissais Lure, sa ville d'origine (petit bled paumé en pleine Haute Saône) c'est à peine s'il ne m'a pas prise dans ses bras. D'ailleurs, il doit être triste le pauvre. Il craquait pour le mari de l'ancienne boulangère, la Brigitte. Qui viennent juste de partir. Au moment même où je commençais à les connaître un peu…

Ca y'est, maintenant je sais pourquoi je suis affable et aimable avec mes commerçants. Parce que je viens d'une petite ville. Parce que Paris est grande. Et que j'ai besoin de marques, de repères et de visages connus et souriants. Pour me faire mon chez moi.

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