Je n'arrive pas à dormir ce soir. J'ai le cœur lourd et je me sens oppressée, par le vide de son absence. Alors après une heure à tourner dans mon lit, j'ai fini par me relever. J'ai pris mon walkman, et j'ai mis Vénus. Je sais que ça me fiche le bourdon, parce que l'album me prend aux tripes, mais quand je suis triste, j'ai toujours envie d'écouter une musique en accord avec mon humeur. La première plage me prend par la main, et fait remonter des souvenirs.

L'année dernière, je rencontrais une personne, à cette date précise. Je pense à lui, car cette chanson, je lui avais envoyé, message de Londres d'une jeune femme qui commençait à tomber amoureuse d'une image. Qui s'était laissée séduire par des mots, une personnalité, une voix au téléphone. Je la revois, se baladant pendant son trip anglais, le magnétophone à la main, prête à enregistrer une voix, un bruit étrange, pour lui montrer l'atmosphère. Pour le faire entrer dans son monde à elle, une semaine durant, enregistrant ses attentes, ses peurs, ses envies. Aujourd'hui, j'y repense avec nostalgie. Je me demande comment cet homme et cette femme ont fait pour autant louper leur chance. Ils avaient tout pourtant pour y arriver, et finalement, n'ont fait qu'inscrire leurs noms sur la longue liste des histoires avortées dans l'œuf. Et pourtant, pourtant, quand je le vois, mon petit homme blond, j'ai toujours le cœur qui chavire parce qu'il fait partie de moi, à présent. Autrement. Et je suis heureuse parce qu'il l'est aussi. Mais ce soir, ce n'est pas à lui que je pensais, en me tournant et me retournant dans mon lit.

Un an après, l'ange n'est plus blond, mais rouge. Je n'ai pas peur que l'histoire se répète. Je me sens en confiance avec lui. Je sais que tout se passera bien. Et pourtant, ce soir, loin de lui, je ne peux qu'appréhender, incertaine. Que dirai-je de lui dans un an ? Est-ce que je serai heureuse ? Est-ce qu'il m'aura prise dans ses bras, m'aura serrée contre lui ? Aurais-je su le rassurer, bercer sa peine ? Lui prouver qu'il a fait le bon choix ? Et surtout, aurais-je cessé, en cette nuit de 8 mai 2004, de me poser des questions encore sans réponse, pour finir par m'endormir, musique aux oreilles, sourire au cœur, pleine d'espoir et de rêves ?

 

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