Vincennes. Il est 20h15. Je sors du métro pour pénétrer l'obscurité. Dans la rue, les gens se pressent pour regagner leur chez eux confortables, loin du froid saisissant de novembre. Dans mes écouteurs, Yodélice me plonge dans un état à part, onirique. Je traverse le bois, il fait sombre. Le violoncelle monte en crescendo et je bascule dans une dimension parallèle, cartoonesque.
Les arbres paraissent plus grands, plus noirs. Leurs branches ressemblent à des bras qui voudraient m'attirer à eux. Mais je n'ai pas peur. La lune me guide. Je sors du bois, continue dans la ville illuminée par les fenêtres des maisons et des immeubles, comme des lampions de Noël accrochés à un sapin immense. Le vent se lève. Les premières feuilles tombées des arbres virevoltent autour de moi.  Je me sens sereine. Je regarde les intérieux chaleureux et imagine leurs habitants. J'en connais peut-être certains. Tout a l'air décalé. Mes talons rythment la musique sur le sol encore mouillé de la pluie de l'après-midi. Je lève les yeux. Je suis arrivée, au moment où finit la chanson Noise. Je viens de faire un voyage au pays de l'imaginaire.
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